"La nuit. L'heure où la tempête arrive, d'habitude. Cela fais maintenant deux ans que je suis à Berlin et, ce soir, c'est la première fois que je n'ai pas envie de ramener quelqu'un dans mon lit. Non, ce soir, c'est différent."
Devant la porte du bar, je m'attèle à trouver le paquet de cigarettes, sûrement vide, mais on ne sait jamais. Dans ce fameux bar, les premières heures de ma soirée avaient défliées en un éclair, sûrement à cause de l'alcool et de l'herbe, dégustés à volonté. Ma tête en subbit les ravages d'ailleurs ... Elle tourne, j'ai du mal à garder les yeux ouverts. Mais ce soir là, je n'ai plus envie de jouer. Peut-être d'en fumer un dernier ? Mais je savais que ce n'était pas ça qui guérirait mes maux. Ce soir, j'avais juste envie de parler à quelqu'un. N'importe qui. Je mets enfin la main sur mon paquet. Je l'ouvre délicatement, et découvre qu'il me reste la clope du bonheur. C'est sûrement le destin, je dois rouler un joint. De toute manière, qui accepterait de m'écouter me plaindre de mes problèmes ? Je n'ai aucun ami à Berlin. Il faut dire que je n'ai pas vraiment cherché à en avoir, les relations charnelles me vont très bien. Je tourne la tête de droite à gauche, à la recherche d'un endroit où m'assoir pour rouler ma friandise du soir. Je ne voit qu'un banc, occupé par un homme qui semblait lui aussi revenir d'une sympathique soirée, vu son état. Je m'approche et, en toute délicatesse, je m'assois de l'autre côté. Je crois qu'il ne m'a pas remarqué, si il me parle je lui proposerais de fumer avec moi. Sauf si il se trouve déjà dans mon lit avant qu'il ai pu dire une phrase ? Non, ce soir, je n'avais pas envie de ça ... Parle moi. Parle moi.